6 mai 2021

Fournitures scolaires rentrée 2021, c'est parti !

 Nous proposons la possibilité d’un « achat groupé des fournitures scolaires » pour minimiser le coût des dépenses scolaires. Ainsi, nous vous fournirons la majorité des fournitures demandées. Cette opération est mise en place sans but mercantile, la somme payée par les familles correspond au prix négocié des fournitures et par des parents totalement bénévoles. Cette liste provient du travail mené conjointement entre l’équipe enseignante et les parents d’élèves.

A situation exceptionnelle, modalités exceptionnelles :
Les commandes sont enregistrées en ligne, le lien diffusé via pronote pour le collège , via les directeurs pour les écoles primaires. Le règlement est à faire parvenir à la FCPE (boîte aux lettres devant le collège) avant le jeudi 21 mai 2021.

Au-delà de cette date, vous devrez effectuer vos achats par vos propres moyens.

La distribution des lots est fixée au vendredi 25 juin de 17h à 19h.

Si vous n'avez pas conservé le lien et souhaitez effectuer cette commande groupée :
Fournitures scolaires en ligne



30 mars 2021

Santé scolaire : une grande victoire pour les élèves !

Vent debout contre le projet de transfert de leurs compétences aux collectivités territoriales, les infirmières scolaires, soutenues par la FCPE, ont fait plier le gouvernement ! Une grande nouvelle, car le caractère national de la santé à l’école donne l’assurance d’une équité territoriale, et surtout répond aux besoins des élèves et de l’ensemble de la communauté éducative, traduits par 18 millions de consultations infirmière réalisées chaque année.

 

 

Pour en savoir plus, Article FCPE ; Article du Monde

19 mars 2021

Rixes entre adolescents : phénomène croissant ou sensationnalisme médiatique ?

Article publié sur le site FCPE


Depuis plusieurs semaines, les violences entre jeunes défraient la chronique. Que sait-on précisément de ce « phénomène » ? Et que dire de la manière dont les médias s’en emparent ? Interview de Laurent Mucchielli*, sociologue, directeur de recherche au CNRS, enseignant à l'Université d'Aix-Marseille et président du conseil scientifique de la FCPE.

Les médias ont relayé ces dernières semaines plusieurs rixes entre adolescents ? Est-ce un phénomène nouveau ?

Laurent Mucchielli : Non, c’est au contraire très ancien. Sans remonter aux sociétés rurales d’autrefois, ce phénomène a accompagné toute l’histoire urbaine, en particulier dans la région parisienne. Au tout début du 20è siècle, les médias appelaient ces bandes « les Apaches », en référence à l’imaginaire de la sauvagerie de l’époque. À la fin des années 1950, une nouvelle panique politico-médiatique eut lieu autour des bandes de « Blousons noirs ». Puis dans les années 1970 et 1980, on les appela surtout « les Loubards » ou « les Zonards ». Renaud et Balavoine en parlent dans leurs chansons, par exemple. À partir des années 1990, on a parlé des « jeunes de cités », etc.

Ces rixes se distinguent-elles par l'augmentation de leur fréquence ou leur degré de violence ? 

LM : Non plus. Cela fait partie du discours convenu qui est plaqué sur ces phénomènes à chaque fois. Ils sont toujours « plus jeunes », « plus violents », ils ont toujours « de moins en moins de repères », etc. D’où le petit trait d’humour que j’utilise parfois en disant que, si à chaque génération les jeunes étaient toujours « de plus en plus jeunes et de plus en plus violents » depuis 150 ans, alors on devrait voir bientôt les nourrissons braquer les banques… On devrait aussi voir le taux d’homicides exploser. Or, ce n’est pas du tout ce qui se produit. Tout ceci n’est pas sérieux.

Comment jugez-vous le traitement médiatique de ce phénomène ?

LM : Ce n’est pas politiquement correct de le dire mais la réalité est que la très grande majorité des médias n’informent pas parce qu’ils ne font plus d’investigation. Ils sont totalement dépendants de deux sources : d’une part le fil de l’AFP, d’autre part les communiqués de presse du gouvernement. Ne produisant aucune réelle information, ils ne font que répéter, paraphraser, accumuler les commentaires convenus, les généralités de circonstance et les jugements moralisateurs. On le voit très bien aussi dans la crise du Covid.

Comment expliquez-vous qu'il ait trouvé un tel écho ?

LM : Le phénomène « bandes de jeunes » convient parfaitement aux principaux médias. Il permet de faire du sensationnalisme, de s’inscrire dans le registre de l’émotion et de l’indignation. Le mécanisme est toujours le même. On braque le projecteur sur deux ou trois faits divers criminels. On ne les analyse pas vraiment parce qu’on en n’a pas le temps (il faut en parler tout de suite). On plaque dessus des généralités préexistantes. Et pour finir, on relaye les déclarations du ministre de l’Intérieur qui annonce qu’il enverra des renforts policiers. C’est toujours pareil.

Quelles sont les causes principales de ces rixes selon vous et quelles réponses faut-il y apporter ?

LM : Il existe de nombreux phénomènes que ces discours médiatiques et politiques amalgament dans l’expression « rixes entre bandes ». Et il existe de nombreux motifs à leur déclenchement, contrairement à ce que racontent les syndicats de police qui déclarent souvent que tout cela est lié « aux trafics de drogues », ce qui revient à amalgamer les rixes entre adolescents et les règlements de compte entre malfaiteurs. En réalité, la plupart des jeunes concernés par ces bagarres collectives n’ont pas d’antécédents. Il faut donc élargir le spectre de compréhension. Les dettes d’argent ou les représailles de vols ou de dénonciation peuvent bien entendu constituer des mobiles. Mais les jeunes peuvent « s’embrouiller » pour de nombreuses autres raisons comme les rivalités amoureuses qui conduisent à des insultes et des atteintes à la réputation.

En outre, certains affrontements ont une dimension territoriale. Certains jeunes s’identifient à leur quartier, prétendent en défendre l’honneur mais cherchent aussi, voire surtout, à s’affirmer eux-mêmes. Souvent, ces « leaders » sont des adolescents en grandes difficultés (conflits intra-familiaux, échec scolaire) qui investissent un rôle revalorisant.

Enfin, il faut tenir compte de la rapidité avec laquelle ont lieu ces événements du fait de l’usage majeur et massif des réseaux sociaux par les adolescents de nos jours. Là où les phénomènes se déroulaient sur quelques jours il y a encore vingt ans, ils surviennent désormais en quelques heures. La présence des adultes sur le terrain et leur capacité de mobilisation rapide et concertée (Education nationale, parents d’élèves, associations locales, éducateurs, policiers) sont donc plus déterminantes que jamais pour prévenir la transformation des embrouilles verbales en affrontements physiques.

INFOS PRATIQUES

Laurent Mucchielli a récemment dirigé un numéro spécial de revue "La délinquance juvénile : réalités et prises en charge", Insaniyat. Revue algérienne d'anthropologie et de sciences sociales, 2019, n°1-2, à consulter gratuitement sur journals.openedition.org/insaniyat/20154.

6 décembre 2019

L'adolescence, cette période "désynchronisée des rythmes d'adultes"

Sommeil chaotique des bébés, horaires scolaires ou adolescence, la synchronisation des rythmes parents-enfants est une difficulté éducative bien partagée. Retour avec l'anthropologue David Le Breton, sur les contradictions qui opposent parfois le temps des adolescents à celui des parents. Il étudie depuis des années l'âge adolescent, le rapport particulier au risque qu'on peut avoir à cet âge. Voici l'interview qu'il a donné sur France Culture à Louise Tourret à l'occasion du 35e Salon du livre et de la presse jeunesse de Seine-Saint-Denis, dont le thème est l'éloge de la lenteur, le 26 novembre dernier dans l'émission Etre et savoir. Elle lui a demandé ce qui, à ses yeux, particularisait la notion du temps des adolescents.  

Louise Tourret : La perception du temps vous semble-t-elle différente selon les âges de la vie ? Quelle serait la particularité du temps des adolescents ?


David Le Breton : Le temps adolescent est vraiment rivé sur le présent, avec une grande difficulté à intégrer l'avenir. Pourtant, je pense que beaucoup d'adolescents vivent des journées relativement contrastées, avec des moments d'hyperactivité, des moments de suspension, d'autres d'oisiveté. En quelque sorte, des moments d'accélération et de ralentissements. Ce qui me paraît être l'une des grandes caractéristiques de la temporalité adolescente, c'est la désynchronisation. C'est-à-dire un refus des temporalités et des ritualités adultes, un refus de l'hétéronomie et une volonté de vivre un temps à soi. Même si ce temps va être en décalage avec celui des parents ou des frères et des sœurs, et même si cette désynchronisation risque fort de perturber profondément les rythmes familiaux. Le jeune impose de cette manière son
désir d'autonomie, d'indépendance. Il exprime son originalité, il exprime son souci de voler de ses propres ailes.

L.T : Le contrôle du temps des enfants (et plus particulièrement des adolescents) vous semble-t-il être un enjeu éducatif important ? Cette importance est-elle renforcée par les normes éducatives contemporaines ?

Ce n'est pas toujours facile à gérer pour les parents, mais aussi pour les enseignants, pour les animateurs, pour les entraîneurs sportifs, éventuellement. En outre, les nouvelles technologies multiplient le rapport au temps. Elles favorisent des échappées belles, des manières de s'extraire des rythmes sociaux qui lui sont extérieurs en s'immergeant dans son propre temps, en multipliant les mondes qui peuvent être contenus dans le temps à travers un zapping permanent, à travers une quête d'ubiquité. Multiplier les mondes, être partout à la fois. Ne plus être limité par l'espace, par un emploi du temps, mais essayer d'être d'une certaine manière, partout à la fois.

Il y a une contradiction nette entre le temps des adolescents et le temps des parents. Le temps des parents, c'est aussi un temps d'adulte qui inclut en permanence l'avenir, l'organisation des tâches, donc la projection dans la durée. Mais surtout aussi dans leur responsabilité éducative. Les parents ont le souci de l'intégration sociale de leurs enfants, qui les amène parfois à une espèce de tyrannie des résultats scolaires ou des projets.

C'est une surveillance inlassable du temps de l'adolescent, alors que lui a du mal à voir au-delà de l'instant qu'il vit ou au-delà même du jour. Il faudrait donc construire une espèce de dialectique, dans cette reconnaissance du temps de l'adolescent qui est vraiment immergé dans le moment qui est là, et le temps également des adultes. L'enfant ne va pas toujours vivre dans l'éternité du présent. Il doit également préparer son avenir. Pour autant, il ne faut pas que le temps des parents déborde complètement, s'impose à lui et se transforme en une sorte de tyrannie que l'adolescent risque fort de freiner de mille manières différentes.

Vous avez fait l’éloge de la lenteur. Lenteur et jeunesse sont des termes qu’on a du mal à accoler, qu’en pensez-vous ? 

L’adolescence est aussi l'âge de la vitesse, c'est le moment où ils cherchent à s'échapper, à trouver leur marge d'autonomie et leur liberté. Pourtant ils prennent leur temps, littéralement, en s'en emparant à leur manière, en choisissant d'en faire l'usage qu'il leur convient, par exemple en déréglant leur rythme veille - sommeil. Et c’est une période de la vie où les adultes vous parlent beaucoup d'avenir, alors qu'il est précisément difficile de se projeter dans le futur. Mais ne pas prendre le temps c'est se priver de la rêverie qui est tellement importante pour un adolescent, qui doit fantasmer et plonger dans son monde intérieur. Car quand on va trop vite, on n'a pas le temps de prendre en compte la complexité des choses. Lorsqu'on emmène des jeunes mineurs en difficulté faire de très longues marches, ils s'ouvrent au monde et à la conversation au regard des fulgurances des réseaux numériques.

23 novembre 2019

Burn-out scolaire, nos ados vont-ils craquer ?


Dans un article passionnant, Télérama analyse le phénomène du burn-out scolaire, témoignages à l'appui.
L'occasion de s'arrêter sur ce sujet, qui touche de plus en plus de jeunes.


« A la fin de la 5ème, ma fille s’est plainte de maux de tête. Elle vomissait tous les matins, faisait des malaises. Impossible d’aller en cours. Ca a été très soudain », nous expliquait Odile Mandagaran, présidente de l’association Phobie scolaire en janvier dernier.
Dans un article publié le 12 novembre, Télérama s’intéresse au phénomène du burn-ou
t scolaire – qui touche souvent de très bons élèves.
« Malgré ses 17-18 de moyenne, elle se trouvait nulle » nous indiquait Odile Mandagaran à propos de sa fille.
« Juliette rate systématiquement ses devoirs sur table, quelle que soit la matière. Jusque-là abonnée aux très bonnes notes, Juliette le vit comme une tragédie absolue » lit-on aujourd’hui dans l’article de Télérama. Interrogée par le magazine, la psychothérapeute Béatrice Millêtre note que le phénomène du craquage scolaire est en constante augmentation. « Jusque très récemment, je recevais environ un jeune par an pour des problèmes de craquage nerveux, de dépression ou de burn-out. Ils sont désormais plus de cinq par semaine à passer ma porte. »

L’idée d’aller en cours tétanise

Toujours dans le même article, la pédopsychiatre Hélène Denis, qui dirige au CHU de Montpellier un centre soignant le refus scolaire anxieux, explique que ce phénomène n’est pas uniquement lié à la pression scolaire. Des causes très diverses conduisent au fait que « l’idée d’aller en cours tétanise des collégiens et lycéens qui aiment l’école ».
Ainsi Antoine, qui a terminé aux urgences suite à une banale interrogation orale d’anglais : « Aucun mot ne sortait de ma bouche, je tremblais, je ventilais… Et pourtant je savais ma leçon ! Mes camarades de classe pensaient que je faisais une crise d’asthme ou une crise cardiaque. Je ne les ai pas revus, j’ai été déscolarisé pendant six mois… »
Pour la fille d’Odile, une fois la phobie déclarée, toute la scolarité en milieu scolaire fut impossible. Et obtenir son bac fut, pour cette élève sérieuse, un véritable parcours du combattant.

Des causes diverses

Le docteur Ada Picard, pédopsychiatre et spécialiste de la question, résumait pour nous en janvier dernier les différentes causes pouvant conduire à une situation de burn-out ou refus scolaire : « Dans beaucoup de cas, elle fait suite à un (cyber)harcèlement scolaire. Elle touche aussi les enfants anxieux, perfectionnistes, introvertis, qui prennent beaucoup sur eux. Elle concerne également ceux ayant des troubles des apprentissages (tous les « dys »), de l’attention (TDA et TDAH), les enfants à haut potentiel, comme les autistes Asperger, par exemple, qui présentent souvent une hypersensibilité et qui peuvent se sentir agressés par les autres… »

Comment soigner le refus scolaire ?

Des solutions existent pour aider les jeunes en souffrance : il est possible de s’adresser à l’association Phobie scolaire et des structures dédiées existent telles le centre du docteur Hélène Denis ou le Centre Médical et Pédagogique (CM&P) du lycée Chateaubriand à Rennes.

Enfin, il faut savoir que « dans la grande majorité des situations, cet état [de refus scolaire] est transitoire » rassurait Luc Mathis, vice-président de l’association Phobie scolaire, dans une interview qu’il nous accordait en août dernier. Et il durera d’autant moins longtemps que la prise en charge est rapide, c’est-à-dire dans un premier temps retirer provisoirement le jeune de l’école, qui est un lieu de souffrance. Puis, mettre en place rapidement un travail avec un psychologue qui cherchera à identifier les causes de l’anxiété : harcèlement, trouble des apprentissages, anxiété de performance, ou même décès d’un proche ou phobie sociale. Une fois l’origine identifiée, il va s’agir de faire des propositions d’action : psychothérapies par la parole en cas de harcèlement, hypnose en cas de choc personnel… »

pour en savoir +
Association phobie scolaire
Vous nous ils 
Article Télérama